L'amour de l'exigence à la préférence
- My-l R-oy
- 25 juin 2023
- 14 min de lecture

Donc, ont débute avec les 6 types d’amour traités par l’auteur Lucien Auger., psychologue et enseignant à Montréal.
J’aimerais commencer en vous disant que j’ai eu ce livre entre les mains lorsque j’ai été consulter pour la première fois de ma vie, alors que j’étais âgée de 19 ans. Je venais de me séparer d’une relation toxique d’un peu plus de 2 ans. Cette personne a eu beaucoup d’influence sur moi tant positive que négative, mais surtout elle a forgé un caractère chez moi qui me donne ben gros de la drive!
C’est entre autres pour ça qu’aujourd’hui, je suis ambitieuse et déterminée à travailler fort pour mes convictions. Même si j’avais décidé à l’âge de 19 ans de me séparer de cet homme, je souffrais énormément, au bout de 3 mois, j’avais encore de la difficulté à me lever le matin sans avoir la sensation que je vivais dans un cauchemar… Donc, je suis allée voir le service d’aide psychologique du Cégep de Sherbrooke pour rencontrer une psychologue ou une travailleuse sociale. Comme tout le monde le sait, il y a des listes d’attente partout.
J’avais une de mes très bonnes amies qui avait un suivi avec une coach de vie en stage, donc c’était gratuit, cette dame prenait des clients volontaires, donc j’ai fait une demande de service auprès d’elle. Je suis entrée dans son bureau et mon objectif de suivi était de travailler ce deuil qui me faisait terriblement mal.
C’est lors de ce suivi que j’ai donc fait la lecture du livre afin de mieux comprendre et lâcher prise sur des choses que je ne peux pas contrôler en amour. De comprendre que tout est une question de choix et non d’exigence et que tout est une question de préférence plutôt qu’un besoin pour lequel tu ne serais vivre s’il n’est pas répondu ou satisfait. Ça m’a personnellement aidé à comprendre un peu mieux mon attitude et mon comportement en amour. J’ai également dû relire ce livre cette année, car j’ai changé et j’ai d’autres expériences en amour que je n’avais pas à cette époque. Tu ne comprends pas les mêmes choses de la même façon, ta perspective et ta réalité sont complètement différentes.
Alors, le premier type d’amour est :
L’AMOUR ÉROTIQUE
L’amour érotique se reconnait à l’importance qu’il attache à la beauté physique du partenaire recherché. L’amoureux érotique ressent ce qu’on a appelé le coup de foudre à la vision de l’objet de son amour. Il s’agit d’un sentiment intense d’attraction immédiate. Ces amoureux sont habituellement capables de décrire avec précision les traits physiques qu’ils recherchent chez l’autre. Quand ils rencontrent une personne qui semble correspondre à leur idéal de beauté, les amoureux érotiques déclarent ressentir physiquement un intense émoi.
Les amoureux érotiques ne perdent pas de temps à explorer la perfection corporelle de leur partenaire. Le contact intime sexuel est pour eux une manière de vérifier si leur amant correspond à leur idéal de beauté. La découverte d’un trait physique déplaisant à leurs yeux viendra alors faire baisser l’intensité de leur amour. Il ne servira à rien de faire remarquer à un amoureux érotique que des caractéristiques émotives ou intellectuelles du partenaire sont plus stables ou plus importantes, Il demeure insensible à cette argumentation.
Dans le contact physique, ces amoureux sont habituellement inventifs. Leurs techniques sexuelles sont nombreuses et variées puisqu’il importe par-dessus tout pour eux de continuer à tirer profit des caractéristiques physiques de leurs partenaires.
L’amour érotique pousse l’amoureux à rechercher une intimité exclusive et approfondit avec son ou sa partenaire. Il ne sera pas candidat pour le mariage open, ni pour les partouses. Ce désir d’intimité et ce goût de se révéler soi-même en profondeur à l’autre ne peuvent se réaliser si l’amoureux érotique n’a pas vraiment confiance en lui-même. Cette confiance surgira d’expériences variées dans la vie de l’amoureux : il sera habituellement satisfait de sa vie comme enfant, de son travail, de ses amis. L’amoureux érotique ne ressent pas un besoin urgent d’être aimé et il ne perd pas son équilibre quand l’objet de son amour n’est pas immédiatement disponible. Bien que l’amour joue un rôle important et même central dans leur vie, il n’est pas pour les amoureux érotiques la seule valeur. Ces amoureux ne sont pas terriblement exigeants.
Quand l’amour érotique réussit et se prolonge, c’est qu’il intervient entre deux êtres qui possèdent suffisamment d’assurance et de solidité personnelle. Une personnalité faible, hésitante, dévorée par le doute ne réussira pas à vivre harmonieusement un véritable amour érotique et glissera bientôt dans l’amour maniaque dont il sera question plus loin.
Par ailleurs, les risques de désappointement sont plus grands en amour érotique. L’intensité même de la relation risque d’en limiter la durée, comme ces feux trop vifs qui épuisent rapidement leur combustible. Un tel amour, pour durer, demande un bon degré de réciprocité et beaucoup d’ingéniosité. Ce n’est vraiment pas le type d’amour qui peut survivre longtemps si les deux partenaires n’y apportent pas beaucoup de soin. La flamme érotique vacille et peut s’éteindre sous le souffle de la routine et de l’habitude. À moins d’être doté des qualités essentielles de confiances en soi et de sécurité personnelle, et à moins d’être bien décidé à faire les efforts indispensables pour à la fois le tempérer et l’alimenter, il vaudra mieux pour un amant s’engager dans la forme moins exigeante de l’amour interpersonnel.
Fragile est la beauté qui a déclenché l’amour érotique, et, sauf en des circonstances exceptionnelles, l’amour érotique ne pourra survivre à moins que ne s’y mêlent certaines des caractéristiques de l’amour d’amitié ou de l’amour ludique.
Maintenant le 2e type d’amour est :
L’AMOUR LUDIQUE
Voici l’amour considéré et vécu comme un véritable jeu, une forme de sport où il est aussi ou même plus important de respecter les règles du jeu que de remporter le trophée. C’est sans doute la forme d’amour que les moralistes et les philosophes ont condamnée avec le plus d’ardeur.
L’amoureux ludique se garde de s’engager trop profondément dans les nombreuses relation qu’il noue avec une variété de partenaires. Pour lui l’amour est un agréable passe-temps, mais il refuse de devenir trop dépendant ou de laisser ses partenaires devenir trop intimes. Il révèlera peu de choses de lui-même, tout comme au bridge ou au poker.
L’amoureux ludique joue donc le plus souvent avec plusieurs partenaires à la fois, et interrompt le jeu le plus élégamment possible quand la partie risque de devenir ennuyeuse, trop sérieuse ou trop compromettante. Les règles du jeu impliquent que chacun n’a rien d’autre à attendre que le plaisir qu’il retire du jeu lui-même. Comme dans tous les jeux, il y a des tricheurs; ils exploitent la naïveté, la fragilité ou le manque d’expérience de leur partenaire. Ce sont peut-être ces tricheurs qui ont contribué à donner à l’amour ludique sa mauvaise réputation. Il n’en est pas forcément ainsi et il est possible de concevoir un amour non-exploiteur, basé primordialement sur la recherche du plaisir immédiat, se déroulant entre deux partenaires dûment avertis et conscients du fait que la relation se déroule suis le signe de superficialité et du temporaire. En pratique, cependant, les idéaux romantiques et érotiques ont à ce point contaminé les notions de l’amour de la plupart des gens qu’il sera difficile à l’amoureux ludique de trouver des partenaires appropriés pour son jeu.
Comme l’amour érotique, l’amour ludique suppose chez celui qui pratique une bonne dose d’assurance personnelle. Cela lui permet de rester maitre de ses sentiments et de ne pas se laisser emporter dans une passion qui viendrait gâter le plaisir du jeu. Les amoureux ludiques ne sont ni jaloux ni possessifs, leur amour est de fait superficiel et ils ne désirent ordinairement pas qu’il en soit autrement.
Le 3e type d’amour est :
L’AMOUR AMITIÉ
Il s’agit ici de l’amour stable et sans heurts, se développant lentement à la faveur d’un contact prolongé. Son début est difficile à déterminer, on ne peut pas le fixer clairement comme dans le cas de l’amour érotique et de l’amour ludique. Les sentiments y sont profonds plutôt que très intenses. Ce n’est pas la grande passion de l’amour érotique, ce n’est pas non plus le détachement superficiel de l’amour ludique. C’est l’amour qui vient tout naturellement, naissant souvent graduellement à l’occasion d’activités agréables pratiquées en commun par les partenaires. Les fréquentations seront habituellement longues avant de prendre une coloration directement sexuelle, puisque les deux partenaires d’un véritable amour amical considèrent l’échange sexuel comme un moment privilégié de la communication interpersonnelle.
Dans ce type d’amour, les partenaires sont avant tout des amis dont la relation s’approfondit au point qu’ils viennent à considérer comme tout naturel de vivre ensemble, de se marier et de fonder une famille. C’est sans doute le type d’amour qui, s’il ne procure ni grandes extases ni plaisir ludique très vif, n’apporte pas non plus ni grand désespoir ni peine profonde. C’est également le type d’amour qui, à cause de sa quiétude et de sa régularité, permet de nouer les relations les plus stables et les plus prolongées. Comme un feu brûlant lentement et régulièrement, il ne dégage ni les flammes ardentes de l’amour érotique, ni les étincelles brillantes, mais froides de l’amour ludique, mais plutôt la chaleur douce et stable des braises couvant sous la cendre.
Les amoureux animés d’un amour d’amitié sont en général réservés dans l’expression de leurs motions amoureuses. Quand les circonstances les séparent, ils supportent cette séparation beaucoup mieux que les amoureux érotiques, sans songer comme le font les ludiques, à nouer sans tarder de nouvelles relations amoureuses. Ils sont fidèles sans contrainte, sans éclat, comme si tout allait de soi. Ces amoureux exigent peu l’un de l’autre, sans doute parce qu’ils ne redoutent pas de se manquer l’un à l’autre. Si l’un d’entre eux est temporairement infidèle et se permet quelque aventure de type ludique ou érotique, l’autre sera souvent prêt à passer l’éponge, estimant que les liens profonds de l’amitié qui les unissent ne peuvent être brisés par des épisodes passagers et superficiels.
Aux yeux de celui qui préfère l’amour érotique, l’amour amical apparaitra souvent comme dénué d’intérêt, ennuyeux, banal. Quant aux amoureux ludiques, l’amour amical, avec les liens qu’il suppose et la continuité dans laquelle il s’inscrit, leur semblera trop risqué en même temps que trop monotone. Il ne sera pas rare d’observer, à l’intérieur d’un couple dont l’un des partenaires aime l’autre amicalement alors que cet autre recherche un amour primordialement érotique, des tensions qui peuvent aboutir à la dissolution de l’union par le partenaire érotique.
Le 4e type d’amour est :
L’AMOUR MANIAQUE
Voilà l’amour qu’un grand nombre de romans d’amour ont présenté comme le seul et authentique représentant de l’amour. L’amoureux maniaque est consumé par son amour. Agitation, insomnie, fièvre, perte de l’appétit, douleur, autant de symptômes de la passion qui le dévore. Il est, la plupart du temps, intensément jaloux. Convaincu de ne rien valoir, il se retrouve prisonnier du dilemme suivant : j’ai besoin d’amour parce que, sans lui, je ne peux pas me supporter moi-même et même survivre, mais je suis si dénué de valeur que je ne pourrai jamais être vraiment aimé par quiconque. L’amour maniaque parle le langage de la névrose.
L’amoureux maniaque est bien celui qui tombe ou plus exactement, se jette en amour. Son choix de partenaire est souvent absurde et complètement inapproprié. Voulant fuir l’état qu’il croit intolérable et dans lequel il se méprise et se déteste lui-même, il s’élance souvent dans une situation pire que la précédente. Il saute vraiment souvent de la poêle à frire dans le feu!
Depuis l’antiquité, cet amour a été considéré comme une espèce de folie, et si plus personne aujourd’hui ne croit que ce sont les dieux qui infligent un être humain de cette passion paradoxale, il n’en reste pas moins que l’amoureux maniaque semble proie à une déraison et à un irréalisme qui, au moins dans ce secteur de sa vie, l’assimilent aux psychosés profonds. L’expression amour fou témoigne bien d’ailleurs de cette conception.
Le problème de l’amoureux maniaque réside dans l’évaluation qu’il fait de lui-même. Partant d’une conception de lui-même où il se perçoit comme fondamentalement démuni et pauvre, il s’engage en amour comme un affamé s’approche d’une table bien garnie. Mais, même quand son appétit est temporairement satisfait, l’amoureux maniaque ne connait quand même pas de repos, obsédé qu’il est par la crainte de perdre l’amour sans lequel la vie lui apparait horrible.
D’où sa tendance à la possession, ses crises de jalousies, ses désespoirs en même temps que ses repentirs désespérés, ses protestations de fidélité éternelle. On voit tout de suite qu’un tel amour écartera de l’amoureux maniaque toute personne, sauf peut-être un autre maniaque amoureux. L’amoureux érotique sera attiré par l’intensité de l’amour maniaque, mais rebiffera devant la faiblesse profonde de la personnalité du maniaque. L’amoureux ludique ne pourra tolérer longtemps les exigences d’exclusivité et les crises de jalousie du maniaque. Enfin, l’amoureux amical trouvera vite qu’il y a là trop d’agitation et de tumulte et laissera l’amoureux maniaque à son désespoir.
Le 5e type d’amour est :
L’AMOUR PRAGMATIQUE
L’amoureux pragmatique est primordialement intéressé à trouver le ou la partenaire avec lequel il trouvera le maximum d’avantages et minimum d’inconvénients. Voilà l’amoureux qui tentera d trouver l’être aimé qui s’accordera le mieux avec sa personnalité, ses intérêts et goûts, sa classe sociale, ses convictions religieuses, et le reste. Ayant cette liste bien en tête, l’amoureux pragmatique s’engage dans des activités diverses dans le but d’y rencontrer l’être dont les caractéristiques répondront le mieux à ses critères, même si ces activités n’ont pour lui que peu ou pas d’intérêt, ce qui ressort du fait qu’il abandonnera ces activités s’il perd l’espoir d’y rencontrer l’être qu’il recherche. L’amoureux pragmatique ne s’arrêtera pas dans une relation qui ne le satisfait pas, il rompra plutôt pour continuer sa recherche. Naturellement, si les critères de choix du pragmatique sont très élevés et détaillés, sa recherche risque d’être interminable.
Ce type d’amour peut sembler excessivement rationnel et dénué d’émotion, laissant peu de place à la fantaisie et finalement assez terne. Cependant, il n’est pas exceptionnel qu’une fois qu’un choix rationnel a été posé et que la relation a commencé à grandir, des sentiments plus intenses de type érotique ou ludique se développent, mais ils viennent qu’après une démarche fondamentalement inspirée par la raison. Si l’amour érotique peut être comparé à un feu brûlant à grandes flammes, si l’amour ludique est un feu de branchage qui brûle vite sans donner beaucoup de chaleur, si l’amour d’amitié est analogue aux braises se consommant lentement sous la cendre, l’amour maniaque ressemble à un incendie de forêt qui brûle celui même qui la allumé, l’amour pragmatique pourrait bien être comparé à un feu qui s’allume lentement, n’est d’abord qu’une petite flamme pour en venir plus tard à grandir et à dégager chaleur et lumière.
Le 6e type d’amour est :
L’AMOUR ALTRUISTE
Cet amour semble avoir été davantage décrit par les philosophes et les penseurs religieux, que rencontré en fait dans la réalité des amours humains. En principe, il s’agit de l’amour non possessif, complètement oblatif, orienté totalement vers le bien de l’autre, sans retour d’aucune sorte sur l’amoureux. C’est sans doute là la manière dont Dieu peut aimer des créateurs dont il n’a nul besoin et qui ne peuvent lui apporter aucune satisfaction. Les penseurs chrétiens l’ont décrit comme l’amour du Christ pour ceux qu’il est venu sauver et comme l’amour que l’Esprit de Dieu peut insuffler au cœur des fidèles et qui formera la base de leur communauté.
Si on accepte la théorie de la motivation fondamentale de l’être humain par le plaisir sous une forme ou une autre, il découle que l’amour purement altruiste est une contradiction et qu’aucun être humain ne saurait y atteindre, ne fût-ce que de façon partielle et épisodique. Qu’on représente cet amour comme le seul vraiment valable ne contribuera qu’à culpabiliser des générations entières ou à favoriser la névrose de tous ceux qui, pour diverses raisons, ont peur de se laisser aller à aimer d’une façon humaine.
Il existe sans doute, en plus de ses six types d’amour, bien d’autres sous-types et variantes qu’on n’en finirait plus d’analyser. En fait, il est facile de constater que l’amour tel qu’il est concrètement vécu n’est que rarement un type pur, mais qu’il participera habituellement de plusieurs types à la fois. Il est également utile de se souvenir que l’amour est une émotion ressentie par un être vivant, donc changeant, mobile, sans cesse en mouvement. Il est donc logique de penser qu’un être humain pourra, dans sa vie, vivre une gamme d’amours différentes, successivement ou même simultanément à propos de diverses personnes.
LES MALADIES DE L’AMOUR
Comme nous venons de le voir, l’amour se présente sous diverses formes qui ne sont pas toutes également porteuses de bonheur. Certaines même, comme l’amour maniaque, apportent en pratique presque seulement des inconvénients à ceux qui en sont affectés.
Les troubles amoureux, comme dans presque tous domaines de l’activité humaine, ont souvent pour origine une forme ou l’autre d’exigence. La personne qui aime de façon malsaine et maladive a habituellement tendance à exiger de son partenaire une série plus ou moins longue de conditions qu’elle définit comme essentielle à son bonheur.
Plus la liste est longue, plus les possibilités qu’elle ne soit pas remplie sont grandes et plus grandes aussi sont les possibilités que la personne qui la maintient vive des amours malheureuses. Voyons un peu une liste typique susceptible d’amener quelqu’un à être malheureux en amour. Une telle personne exigera souvent :
1. De rencontrer ou d’être découvert par un partenaire exceptionnellement attirant quant à ses goûts à elle. Si l’exigence se porte surtout, comme c’est souvent le cas pour beaucoup de femmes, sur le fait que l’éventuel partenaire doit la découvrir sans qu’elle n’ait à faire d’effort spécial pour rechercher elle-même ce partenaire, on voit tout de suite que la situation se trouve grandement compliquée. On leur enseigne encore qu’il n’est pas bien vu pour elle de faire les premiers pas et que leur rôle à attendre qu’on les découvre. L’homme lui on lui enseigne, au contraire, à aller chercher lui-même ce qu’il désire trouver. Cette différence de traitement ne repose sur aucune donnée biologiquement vérifiable et ne semble refléter qu’un préjugé.
2. La personne exige souvent d’elle-même qu’elle se comporte de façon extraordinairement adéquate et attirante avec cette autre personne. Il lui faut à tout prix, croit-elle, éviter tout ce qui peut déplaire à l’autre et pratiquer tout ce qui peut lui plaire. Le moindre écart de ce programme perfectionniste entrainera la dépression, plus ou moins accentuée.
3. La personne exigera ensuite habituellement que son éventuel partenaire l’aime profondément, complètement, qu’il l’accepte sous tous ses aspects, qu’il l’adore exclusivement, sans réserve et sans défaillance pour le reste de sa vie. Si non, l’amour n’en vaut pas la peine!
4. La personne exigera enfin d’elle-même la même profondeur, la même intégralité et la même exclusivité perpétuelle dans son amour pour son partenaire.
À ces quatre exigences fondamentales, la personne peut en ajouter encore d’autres : que le partenaire soit d’un âge quelquonc, qu’il ne soit ni marié, ni séparé, ni divorcé, qu’il soit de la même nationalité qu’elle, qu’il s’intéresse aux mêmes choses qu’elle, qu’il soit un partenaire sexuel remarquable, et combien d’autres encore. La liste est potentiellement indéterminable.
Que chacun ait ses goûts et ses préférences quant à un partenaire amoureux, rien de plus normal, rien de plus habituel. Les problèmes commencent quand ses goûts se transforment en besoins et ses préférences en exigences. En effet, quand les goûts et les préférences d’une personne ne sont pas satisfaits, elle se retrouve dans un état de frustration. Il importe de bien comprendre que la frustration en elle-même ne comporte pas d’émotion particulière et qu’elle n’est pas une émotion elle-même. Comme l’auteur l’a déjà expliqué dans ses livres s’aider soi-même et vaincre ses peurs, l’émotion nait toujours de l’opinion, de la pensée à l’occasion d’un évènement quelquonc. La frustration est amenée par la non-réalisation d’un désir.
On peut donc en conclure que, paradoxalement, le pire moyen d’obtenir quelque chose est souvent de se le représenter abusivement comme un besoin, de l’exiger.
La méthode la plus efficace pour se guérir des maladies de l’amour engendrées par l’exigence consistera finalement à s’en prendre le plus directement et le plus tenacement possible à la cause même du mal. Le malade aura donc avantage à se débarrasser de sa manie d’exiger et, pour ce faire, à attaquer, mettre en question, contredire et finalement changer les idées qui la sous-tendent. L’idée principale à attaquer sera évidemment celle qui prétend qu’il est indispensable d’être aimé de telle manière, par telle personne, pour pouvoir être heureux et que c’est une catastrophe irréparable que de ne pas atteindre ses objectifs amoureux.
De plus, l’amoureux exigeant aura avantage à s’entrainer à augmenter sa tolérance à la frustration, en comprenant bien qu’il n’a pas besoin de tout ce qu’il désire, qu’il peut s’en passer, temporairement ou même perpétuellement, ou trouver des substituts acceptables, sans pour autant sombrer dans le désespoir.
Il apprendra à supporter la frustration, même s’il n’en vient jamais à l’aimer et qu’il continue à la trouver désagréable, ennuyeuse, pénible, mais jamais affreuse, horrible, catastrophique ou intolérable. Tout en changeant les idées qui l’amenaient à être exigeant en amour et donc, paradoxalement, à s’engager dans des actions que, jusqu’à ce moment, il s’est interdit ou qu’il a peureusement évitées. Son anxiété disparaissant ou, du moins, diminuant, il lui sera plus facile de trouver le courage d’affronter des inconnus, de nouer de nouvelles relations ou d’en interrompre celles qui ne mènent à rien. Il deviendra actif d’une manière constructive et ordonnée, plutôt que de brûler son énergie à tourner en rond ou à piétiner sur place dans la passivité.
DE L’EXIGENCE À LA PRÉFÉRENCE
Après avoir décrit l’amour comme le sentiment qui existe à chaque fois qu’un être ressent une attirance vers un autre et éprouve du plaisir à sa présence ou à sa pensée, j’ai été amené à conclure qu’il n’y a pas de vrai ou de faux amour, mais bien qu’il existe de nombreux types d’amour qui se distinguent les uns des autres par leurs caractéristiques.
Il semble que la conclusion la plus générale et la plus fondamentale qu’on puisse dégager des pages qui précèdent consiste à souligner encore une fois que le bonheur, en amour, est inconciliable avec toute forme d’exigence.
Bibliographie:
AUGER, Lucien Ph.D, l'amour de l'exigence à la préférence, collection microthérapie, 2001, 140 p.
Bonne journée :) xx
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