La cyberdépendance
- My-l R-oy
- 11 mai 2021
- 6 min de lecture
Bonjour à tous et à toutes, je vous ai écrit un article sur la cyberdépendance un peu plus complet et détaillé que la capsule vidéo que j’ai faite à ce sujet, pour ceux qui ont envie d’approfondir et d’en apprendre davantage. J’ai fait la lecture d’un livre portant sur la cyberdépendance écrit par une psychologue, j’ai également produit l’un de mes travaux en psychologie sur ce phénomène qui m’intéresse tout particulièrement. Enfin, je vous donne quelques pistes de solutions afin de vous aider dans votre quotidien et tranquillement à vous sentir mieux.
Qu’est-ce qu’une dépendance
Pour commencer, la cyberdépendance se compose du mot dépendance ou autrement dit, addiction. L’addiction est définie par le besoin compulsif qu’une personne a d’utiliser une substance ou de répéter un comportement même en ayant conscience des conséquences que cela engendre dans les différentes sphères de sa vie. Le comportement addictif est un moyen de soulager une tension, une détresse ou un malaise ressenti lorsqu’il y a privation ou abstinence. Il est également pertinent de noter que lors de privation, plusieurs symptômes peuvent devenir apparent qui sont appelés, symptômes de sevrage. Les multiples symptômes de sevrage peuvent être soient physiques ou psychologiques.[1]
Qu’est-ce que la cyberdépendance
Penchons-nous plus précisément sur la cyberdépendance. La cyberdépendance se caractérise par l’utilisation excessive et répétée des outils technologiques tels que les ordinateurs, cellulaires, tablettes, consoles de jeux et plusieurs autres. Les moyens de communication sur internet ou en ligne tels que les réseaux sociaux, courriels, messageries texte ou vidéos ne font pas exception. Ces comportements apportent leur lot d’effets néfastes sur la santé, par exemple, le sentiment de détresse chez la personne. Cette détresse est exprimée sous forme de perte de contrôle dans la fréquence, la durée et l’intensité de l’utilisation de la technologie[2]. Au niveau psychologique, lorsqu’il y a un accès impossible, la personne peut vivre de l’anxiété, une dépression, une difficulté à gérer ses émotions telles que la colère, l’irritabilité ou l’ennuie[3]. Une incapacité de se passer d’internet est l’un des symptômes de la cyberdépendance, la difficulté à limiter son temps sur internet, l’insomnie, la diminution des autres intérêts ou activités hors ligne, des problèmes familiaux ou conjugaux. Également, des problèmes sociaux tels que le repli sur soi, mensonges fréquents à son entourage et des problèmes physiques tels que des douleurs aux yeux, à la tête, au dos, le surplus de poids, etc.[4].
Les différents types de cyberdépendance
Voici maintenant les différents types de cyberdépendance : Les activités sexuelles en ligne, les cyber relations, les jeux vidéo en ligne, les transactions en ligne et la recherche d’information. À noter que chaque personne a son bagage personnel qui est teinté de son vécu, de ses expériences et sa personnalité propre à elle. Les diverses épreuves auxquelles chaque personne fait face vont l’amener à vouloir atténuer sa souffrance. Cependant, si les solutions ne sont qu’exutoires ou échappatoires pour éviter ses problèmes, l’apaisement à ses souffrances ne sera que temporaire, car le problème ne sera pas résolu à la source. L’utilisation de la technologie sert simplement à la personne de lutter pour ne pas ressentir des émotions désagréables ou difficiles à gérer. Des actions significatives sont de mises pour apporter une aide efficace[5].
La dépendance aux réseaux sociaux
Ici, je vais approfondir la dépendance aux réseaux sociaux, qui elle, réfère aux activités qui intègrent à la fois la technologie, l’interaction sociale et la création de contenu. Voici quelques exemples : Facebook, Snapchat, les microblogues comme twitter, les blogues, les wikis, les sites de partagent de photos ou de vidéos comme Instagram et YouTube, les baladodiffusions comme les podcasts, ou encore le partage de signet comme Pinterest. L’utilisation des réseaux sociaux n’est pas nocive ou addictive en soi, ce sont les comportements reliés à son utilisation qui peuvent devenir problématiques. Si ces derniers deviennent compulsifs, s’il y a des conséquences négatives telles que le sentiment de rejet, de dépression, une augmentation du sentiment de solitude, se donner de la valeur seulement avec les réseaux sociaux, il est là tout le problème[6]. En bref, il est intéressant de se pencher sur ce que la personne recherche dans sa consommation d’internet tel que le rapport avec l’autre qui est l’un des besoins les plus importants dans les divers facteurs qui amènent l’addiction au réseaux sociaux. Ici, il est tout aussi pertinent de faire une association avec la dépendance affective… Les jeunes sont souvent la cible de ces comportements excessifs puisque ces derniers vont trouver un repère identitaire dans une fréquentation intense des réseaux sociaux puisque ceux-ci permettent d’entrer dans un processus de reconnaissance par ses pairs[7]. En revanche, il est tout aussi important de parler des adultes qui, eux aussi, peuvent être grandement touchés[8]. À cela s’ajoute, les types d’usagers qui sont les passifs et les actifs. Les usagers passifs observent ou surveillent la vie des autres en consultant leurs profils. Les usagers actifs, quant à eux, ils interagissent avec leurs contacts sur les médias sociaux. Il faut souligner que c’est l’interaction entre plusieurs facteurs qui peut augmenter les probabilités qu’une personne devienne cyberdépendante. C’est-à-dire, les prédispositions biologiques ou génétiques, psychologiques, sociales et la nature de l’activité liée à la dépendance.
Les statistiques
Il y a 3.7 milliards de personnes qui utilisent les réseaux sociaux. On compte trois jeunes Québécois sur quatre de 12 à 25 ans qui passent en moyenne 1h47 minutes par jour sur internet soit plus de 12 heures par semaine. Il y a également eu une augmentation de fréquence dans le temps, c’est-à-dire, 65% de la population en 2018 qui consulte plusieurs fois par jour les réseaux sociaux comparés à 52 % en 2016. Les 18 à 24 ans représentent 81% de la population qui se connecte plusieurs fois par jour. Les 25 à 34 ans représentent 58%, les 35 à 44 ans représentent 53%, les 45 à 54 ans représentent 39%, les 65 à 74 ans représentent 26% et enfin, les 75 ans et plus représentent 14% [9].
Piste de solutions
1-1 à 2 heures avant d’aller dormir, évitez d’utiliser les écrans ou utilisez des lentilles contre la lumière bleue, car celle-ci vient inhiber la sécrétion de la mélatonine qui est l’hormone du sommeil et donc, permet de s’endormir.
2-Diminuez votre nombre d’utilisations des technologies lorsque vous le pouvez. Par exemple, moi j’écris mon journal d’introspection et mon journal quotidien à la main dans un carnet au lieu de le faire à l’ordinateur.
3-Tentez de ne pas toujours répondre immédiatement à tous vos messages à la seconde près, vous avez le droit de ne pas être joignable en tout temps et partout à chaque heure de la journée.
4-Encadrez votre utilisation, mettez-vous des délais à l’aide d’une alarme, par exemple, 30 minutes à 1 heure maximum en continu par utilisation. Vous pourriez également décider de les utiliser seulement le matin et le soir par exemple.
5-Faites des activités en dehors des technologies. Faites du sport, des jeux, de l’art, du yoga, de la méditation, du plein air, de la lecture, bâtissez de nouveaux projets, etc.
Enfin, il existe encore plusieurs autres moyens… Une de mes pistes de solution qui est, selon moi, l’une des plus essentielles; vivez ce que vous avez à vivre. Vous devez accueillir et accepter de vivre des émotions, car elles sont saines pour vous, pour votre développement personnel et surtout pour aller de l’avant, et ce, peu importe les épreuves. Je vous présente un extrait du livre qui m’enlève complètement les mots de la bouche à ce sujet.
Extrait :
« C’est normal et sain de ressentir des émotions, ce qui est nuisible et inefficace, c’est de tenter de les éviter. Si vous fuyez les émotions douloureuses ou désagréables parce que vous les jugez négativement, vous serez privé du message qu’elles vous envoient et vous ne serez pas en mesure de répondre adéquatement à vos besoins. »
« Qu’on le veuille ou non, la vie comprend son lot de joie et de plaisir, mais aussi, de peine, d’embûches et de douleurs. La perte fait partie intégrante de la vie. Il est également normal, naturel et sain de ressentir du chagrin ou de la tristesse face aux pertes… Cela fait partie du processus de guérison. »
En résumé, faite simplement dire oui l’émotion, laissez-lui sa place afin qu’elle puisse continuer à tracer sa route et vous aussi. Entendez-là, arrêtez-vous un instant pour lui porter une attention et une bienveillance… Nommez-là, tout simplement, et reconnaissez qu’elle est en vous et laissez-vous le droit de la vivre.
Bonne journée xx

[1] Idem, p.27 [2] Ibid, p.29 [3] Ibid, p. 59-60 [4] L’ARC-EN-CIEL, prévention des dépendances, « Cyberdépendance », 2021, Prévention des dépendances l’arc-en-ciel, https://preventionarcenciel.org/cyberdependance/ (consulté le 29 avril 2021) [5] Dre Marie-Anne, SERGERIE, Ph. D., Psychologue, Cyber dépendance : Quand l’usage des technologies devient un problème, Montréal, La Presse, 2020, p.27 [6]Idem, p.58 [7] PSYCHOLOGIES.COM, « Psychologies », 2021, https://www.psychologies.com/Moi/Problemes-psy/Dependances/Interviews/Les-reseaux-sociaux-peuvent-ils-devenir-une-veritable-addiction (consulté le 29 avril 2021) [8] Dre Marie-Anne, SERGERIE, Ph. D., Psychologue, Cyber dépendance : Quand l’usage des technologies devient un problème, Montréal, La Presse, 2020, p.58 [9] Ibid, p.60








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